Destination mythique des artistes, sportifs et grands entrepreneurs, l’exil fiscal en Suisse n’est pas à la portée de n’importe qui. Il faut dire que ses modalités y sont originales. A la condition expresse de ne pas exercer d’activité professionnelle en Suisse, il est possible de négocier directement avec l’administration le montant de son impôt.
Celui-ci est alors forfaitaire, et basé sur des revenus estimés, et non sur les revenus réels. Mais bien entendu, le tête à tête avec le percepteur helvète, enfin les percepteurs helvètes, car les différents cantons se font concurrence, l’impôt étant majoritairement perçu à leur échelle, n’est pas donné à tout le monde.
Il faut se présenter muni d’une solide fortune, et de revenus bien conséquents, le million annuel semblant une base certes officieuse et informelle, mais crédible et réaliste selon ce qui se murmure sur les rives du lac Léman.
En dessous, et bien vous payerez l’impôt suisse, comme tout le monde…Au dela, vous aurez le privilège de vous installer par exemple dans le canton de Zug, le plus riche de Suisse, qui est le plus souple à la négociation ; certes, sa capitale éponyme n’est qu’une petite ville de 26,000 habitants à la vie bien calme, et la langue locale l’allemand (ou pire encore, sa variante le suisse allemand), on n’y trouve que peu de francophones.
Ceux la tentent leur chance de préférence dans le canton de Vaud, plutôt que dans la cosmopolite Genève.
La Suisse accueille donc à bras ouverts les exilés fiscaux, mais à la double condition que ceux ci ne travaillent pas sur le territoire, ce qui implique que soit ils travaillent à l’échelle internationale, comme les artistes ou sportifs, de manière à ne pas encourir la résidence ailleurs, soit qu’ils ne travaillent pas du tout et vivent de leur patrimoine, et qu’ils soient très fortunés.
Si tel est le cas, les nombreux avocats spécialisés en conseil pour les grandes fortunes se feront un plaisir de vous négocier une fiscalité sur mesure. Sinon, passez votre chemin…