Paradis fiscaux, vraiment ?

Ça y est, vous êtes partit de France et en vacances aux Seychelles, vous rêvez d’évasion, et comme tout le monde vous êtes sous le charme des plages de sable fin de Mahé, Praslin et la Digue, sans oublier celles de l’île Curieuse. Vous vous rappelez par ailleurs que les Seychelles comme la Suisse sont un haut lieu de création de sociétés offshore

Et vous voilà à rêver de vous installer. Pas si vite cependant : comme dans la plupart des juridictions fiscales insulaires, l’immigration y est limitée, et y créer une société offshore ne donne aucun droit à la résidence.

En effet, le propre des entreprises est de ne pas pouvoir commercer sur le marché local.

Les juridictions a fiscalité réduite insulaires sont souvent de petites iles, peu peuplés, et ils limitent drastiquement le nombre de particuliers, d’immigrants, autorisés à y vivre.

On leur demandera usuellement un contrat de travail local, ou un investissement significatif créateur d’emplois locaux.

Compte tenu des restrictions mises par les pays de l’OCDE à travailler avec des sociétés basées dans des juridictions offshore, certaines activités, comme la consultance, peuvent être difficiles à développer.

Et là, attention : cette activité ne sera pas une activité offshore, mais une activité locale, qui en général sera taxée (il n’y a que Monaco qui exonère les profits locaux et taxe les profits étrangers, d’une manière générale c’est l’inverse).

De plus, vous voilà devenu résident, et donc là encore titulaire de profits locaux, voire taxable sur vos profits mondiaux ; tel n’est pas le cas aux Seychelles, qui ne taxent que ceux d’origine locale, au taux de 15%.

Comme il n’y existe ni impôt sur les plus-values, ni sur l’héritage, ni de taxes locales, la pression fiscale y reste certes supportable, mais elle n’est pas nulle.

Certes, pouvoir aller lézarder à l’Anse Source d’Argent permet de la relativiser, mais cela permet de rappeler que le traitement de faveur offert à des sociétés non résidentes ne s’étant pas forcément aux résidents personnes physiques.

D’une taxe symbolique de 3% à Anguilla aux 25% prélevés au Belize, les situations sont contrastées. Il en va de même pour la facilité à obtenir un visa de résident.